LA COMPAGNIE DU CREPUSCULE
LE THEATRE COMME
OUTIL DE SOCIETE
La Compagnie du Crépuscule, fondée en 2014 à Paris par David Antoniotti, rassemble des comédien.ne. s pluridisciplinaires qui partagent une vision commune du théâtre.
Les différentes créations de la compagnie se fondent sur l’idée d’aller à la rencontre, de réinventer les pratiques, de questionner le théâtre et notre société au travers de nos différentes créations afin d’ouvrir des espaces d’échanges entre artistes et spectateurs et de se servir de l’art comme déclencheur d’humanité.
A propos
La
Compagnie
du crépuscule
Manifeste de compagnie
La compagnie se veut être ancrée dans le monde contemporain en proposant des spectacles et des actions qui permettent de rassembler et de nourrir des réflexions grâce à l’outil théatre.
Notre volonté est de sortir des sentiers battus pour aller à la rencontre des publics qui sont la société d’aujourd’hui afin de nourrir les créations de la compagnie. Car après tout, c’est ensemble que nous voulons questionner notre monde et partager une vision commune des sujets que nous abordons.
« Ouvrir un espace de réflexion commun en dedans et en dehors des lieux dédiés habituellement au théâtre. »
Depuis 2014, la Compagnie du Crépuscule tend vers cette idée et propose des spectacles issus du répertoire contemporain mais aussi des créations qui prennent leurs racines dans un travail d’enquête auprès de différents milieux socio-professionnels.
Ainsi nos créations s’inspirent de l’humain (son histoire, ses engagements, ses croyances…) et du monde dans lequel il vit.
Car le théâtre doit rester pour nous un vecteur de partage, d’interrogation et de liberté d’expression tant dans l’élaboration que dans la finalité de nos créations.
Dynamique de la compagnie
La compagnie du crépuscule a été une réponse à une nécessité naissante de pouvoir faire théâtre de tout avec l’urgence de voir émerger les histoires et les questionnements en lien avec nos sociétés contemporaines.
Comme une maison ou plutôt une auberge qui permet de se réunir autour des différentes thématiques soulevées par les spectacles et de susciter curiosité et envie d’aller au-delà.
La compagnie est en soi un prétexte pour questionner la condition humaine, la société et affranchir les frontières entre la création artistique et les spectatrices et spectateurs.
Le théâtre est pour moi un outil qui se veut être à la fois en mouvance et en perpétuel questionnement.
Varier les formes, les processus, les moyens et les médiums de créations pour proposer du lien et faire tomber les murs pour aller vers une vision artisanale et ouverte des métiers de la création artistique.
Le spectacle est en soi une partie du processus et n’est qu’une facette du projet globale qui débute dès l’émergence de l’envie de transmettre et de questionner. Il est de ma furieuse envie de proposer un objet allant au-delà de la représentation en imaginant en marge de chaque créations des possibilités de créer ou de poursuivre la réflexion en lien avec le territoire et les personnes qui l’habite.
FONCTIONNEMENT
La compagnie rassemble des artistes de plusieurs horizons appelé.e.s en fonction des besoins des projets et des envies.
La compagnie en tant que maison d’artistes permet de varier les regards autours des créations. Mélanger les corps de métiers pour apporter un regard pluriel et une richesse d’interprétation. Mon souhait étant de pouvoir ouvrir les manières de partager une histoire et de la recevoir.
Une compagnie pas comme les autres
Depuis plusieurs années, mon travail de comédien et metteur en scène me pousse à remettre en question nos pratiques et à toujours chercher l’endroit juste et en cohérence avec les sujets qui traversent notre société aujourd’hui, pour ne pas rester dans une « tour d’ivoire » que ne fréquenterait que les habitués. Sortir des lieux de théâtre pour certains projets est ainsi une démarche que j’ai adoptée assez naturellement. Créer dans des lieux atypiques permet d’aller à la rencontre d’autres publics, d’expérimenter d’autres approches, de créer des ponts entre différentes disciplines et de croiser les regards sur les thématiques de société importantes.
La compagnie du Crépuscule évolue en ce sens et est un levier pour questionner à la fois le monde qui nous entoure au travers des différentes créations mais aussi pour s’enraciner dans le vivant en prenant appui sur l’humain et ses histoires ou en créant des rencontres autour du spectacle et des processus de création.
La compagnie du Crépuscule se décline en plusieurs axes d’interventions qui permettent de servir et de rassembler autour de cet objectif global.
- Des spectacles qui prennent leur source, dans la parole du vivant, des sujets de sociétés ou dans des textes d’auteurs et autrices contemporain.e.s. et qui permettent de proposer un objet qui va au-delà de la représentation.
- Des créations en dehors des lieux dédiés pour enrichir les créations et aborder les thématiques avec les regards des personnes qui composent un territoire.
- Des formations et des actions culturelles pour permettre d’aller au-delà de la proposition artistique qui est au cœur du travail de la compagnie.
Le théâtre, médium vivant et ludique de transmission peut aider à rassembler les publics comme vecteurs de connaissances, de questionnement, de sens et d’émotion.
Quatre directions
une compagnie
au présent
David Antoniotti
DIRECTEUR ARTISTIQUE
DE LA COMPAGNIE DU CREPUSCULE
POURQUOI LE THEATRE
Originaire de Haute-Savoie, mon parcours est peu conventionnel. C’est tardivement que j’ai découvert la magie du théâtre et l’impact profond qu’il peut avoir. En quête de ce sentiment émergent, je réalise l’importance du théâtre pour exprimer des émotions que j’ai du mal à définir.
J’ai été touché par la puissance des mots et des émotions partagées, des choses que je ne m’autorisais pas à ressentir auparavant. J’ai compris la force des histoires et l’importance de la connexion avec le public. Dès le début de mon exploration, ma curiosité s’est éveillée à travers chaque rencontre, chaque échange, découvrant ainsi de nouvelles façons de transmettre des émotions, de donner vie à des récits et de questionner notre monde.
C’était comme ouvrir les portes d’un nouvel univers, et j’avais soif d’en explorer les subtilités. Je me suis entouré d’équipes et de personnes inspirantes qui m’ont aidé à grandir et à élargir mes horizons. Mon histoire est celle d’une passion qui ne cesse de se développer, affinée par les rencontres, les projets et les découvertes.
CHEMINEMENT ARTISTIQUE
Il y a d’un côté le désir de questionner mon rapport à l’art et ma curiosité pour explorer les différentes pratiques théâtrales.
Depuis mes débuts, j’ai toujours été moteur de rencontres et de débats, comme lors d’un l’événement que j’ai organisé au Théâtre de l’Aquarium qui visait à confronter jeunes compagnies, programmateurs et programmatrices, directeurs et directrices de lieux culturels. J’ai aussi imaginé un festival au Théâtre de l’Opprimé ou l’idée était de faire rayonner la programmation au théâtre et en dehors dans différents lieux publics du 12ème arrondissement de Paris et, plus récemment, un festival de théâtre en Haute-Savoie, le festival des Hauts Plateaux. Ce dernier nourrit mon envie de théâtre de proximité et me permet de réfléchir au sens et au rôle du théâtre comme outil de société.
Les échanges avec divers artistes et équipes à Paris, Lyon et Marseille ont été déterminants dans ma démarche. Ils m’ont aidé à façonner ma propre esthétique et à développer ma façon de raconter des histoires sur scène.
D’autre part, je suis profondément animé par le théâtre « social », que je pratique au sein du Théâtre de l’Opprimé. Le Théâtre Forum est pour moi un outil essentiel, qui incarne mon engagement en tant qu’artiste. Nous intervenons dans différents milieux, comme les prisons, les écoles et les foyers, ce qui me permet d’être à l’écoute des autres et d’interroger notre monde pour l’améliorer.
Au début de mon parcours artistique, malgré la richesse de mes expériences, je ressentais un sentiment d’entre-soi qui me poussait à explorer d’autres horizons pour approfondir ma relation avec les publics. J’ai donc compris qu’il était crucial de reconnecter avec eux pour ne pas me sentir déraciné. C’est ainsi que j’ai fondé la compagnie du Crépuscule, afin de concrétiser cette conviction. Au départ, tout restait à construire : il fallait imaginer comment structurer le travail pour favoriser la rencontre sans tomber dans un rapport consensuel.
L’envie était là, mais je voulais aller au-delà des échanges d’après-spectacle et des ateliers d’une heure. Je cherchais une direction qui puisse éveiller la curiosité des gens et leur permettre de s’approprier la création tout en questionnant les enjeux qui en découlent. Naturellement, j’ai donc décidé de sortir des lieux conventionnels pour aller à la rencontre d’autres publics et ouvrir le processus de création dans toutes ses étapes.
POURQUOI CES DIFFERENTES DIRECTIONS
J’ai souhaité explorer plusieurs pistes pour un seul but : rassembler autour du théâtre afin de susciter des échanges.
Au-delà des spectacles présentés dans dans des espaces dédiés, la compagnie du Crépuscule représente pour moi une manière de sortir de ces espaces habituels et d’amener le théâtre là où on ne l’attend pas.
Cette approche se manifeste dans des lieux patrimoniaux de grande importance, comme la filature Levavasseur, où j’ai eu l’opportunité de réaliser une commande pour le département de l’Eure. Ce choix de site souligne l’importance de reconnecter le théâtre avec des espaces chargés d’histoire, permettant une rencontre inédite entre l’art et le patrimoine.
Un autre exemple est notre collaboration avec le Muséum National d’Histoire Naturelle, où une création, commandée il y a quatre ans, est toujours en cours de représentation. Cela montre notre volonté de tisser des liens entre le théâtre et d’autres disciplines, comme les sciences et l’histoire, créant ainsi un dialogue interdisciplinaire qui enrichit l’expérience du public.
Il s’agit aussi d’interroger la notion de théâtralité, en l’ancrant dans le vivant. Je souhaite partir de la parole des gens, de leurs vécus et de leurs témoignages. C’est un moyen de donner une voix à ceux qui souvent ne se sentent pas entendus, en valorisant leurs récits et en les intégrant dans le processus créatif. Cela permettra d’explorer des thématiques contemporaines à travers le prisme de l’expérience humaine, rendant le théâtre plus accessible et pertinent.
Ma prochaine création sera le reflet de cette démarche, se jouant entre le dedans et le dehors, et évoquant la manière dont les luttes d’hier résonnent encore aujourd’hui. Je n’en dirai pas trop pour l’instant, car nous en sommes aux balbutiements, à un stade de recherche en partenariat avec les archives nationales de Paris. Cette collaboration nous permettra de puiser dans des ressources historiques riches, d’explorer des récits méconnus et d’envisager comment ces histoires peuvent prendre vie sur scène.
Ainsi, cette création aspire à établir un lien fort entre le théâtre, l’histoire et la voix des individus, créant un espace de partage et de réflexion qui peut nourrir des discussions essentielles sur notre présent et notre avenir.
“Le théâtre a la capacité unique de rassembler les spectateurs et spectatrices dans un même espace et un même moment, créant ainsi une expérience collective.”